À deux, devant les élèves

Le pari du collectif
jeudi 10 décembre 2015
par  Bertrand.Fouques, Galliencla
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Nous avons cette année mis en place dans chacune de nos classes de seconde un dispositif de co-enseignement. Ainsi, une heure par semaine, deux professeurs de mathématiques sont présents dans la classe [1] L’objectif principal est d’agir conjointement en classe au plus près des besoins des élèves.

Nous avons cette année mis en place dans chacune de nos classes de seconde un dispositif de co-enseignement. Ainsi, une heure par semaine, deux professeurs de mathématiques sont présents dans la classe [1] L’objectif principal est d’agir conjointement en classe au plus près des besoins des élèves. Notre analyse croisée des obstacles rencontrés par les élèves dans l’action nous permet ensuite de construire nos parcours d’apprentissage et d’enseignement pour chacune de nos classes et chacun de nous. Notre regard est donc à la fois positionné sur les interactions élèves/professeurs, élèves/élèves, mais aussi professeur/professeur.

Premier exemple

(voir http://www.cahiers-pedagogiques.com...)

Faire vivre une situation en classe

Nous avons proposé aux élèves deux urnes différentes contenant des billes bleues et des billes oranges. Chaque urne contient le même nombre total de billes. Comment faire pour estimer la répartition de chaque couleur dans chaque urne, sans les ouvrir ? Les propositions spontanées des élèves sont notées au tableau.

Sur cet exemple on lit les premières représentations des élèves, prises en note textuellement par un enseignant au tableau : chaque élève peut s’exprimer dans son langage naturel et émettre une opinion. Une élève propose des pesées. Un des enseignants est tenté d’orienter le débat et de ne pas retenir la proposition. L’autre enseignant la note fidèlement au tableau. Ainsi prise en compte par les enseignants et par la classe, l’idée est cependant réfutée par un élève : les billes ont toutes le même poids, il est donc inutile de les peser. Les élèves s’orientent vers un tirage. Ils précisent le «  beaucoup de fois  » : ils proposent 100, 1000, 33 (effectif de la classe), le triple. Pendant cette phase, les enseignants pilotent conjointement les échanges et interviennent éventuellement pour les relancer.

Sur proposition de la classe, chaque élève tire une bille, on note la couleur, on la remet. On écrit les résultats au tableau. Après observation des premiers résultats, un débat s’engage :

Prof 1 : Que vous inspirent les résultats de ces tirages ?
Elève 1 : Dans le sac il y a plus de billes bleues que de billes orange.
Elève 2 : Dans le sac il y a sûrement… (l’élève hésite)… peut-être… plus de bleues.

La formulation est notée au tableau par l’autre professeur.
Elève 3 : Je ne suis pas tout à fait d’accord, on peut juste dire qu’on a tiré plus de billes bleues.
Prof 1 : Quelle est la différence ?
Elève 3 : Dans le premier cas il s’agit d’une hypothèse alors que dans le second il s’agit d’un fait.
Elève 4 : Il faudrait augmenter le nombre de tirages pour être plus proche de la réalité.
Les élèves se mettent d’accord pour renouveler l’expérience afin d’augmenter le nombre de tirages.
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